Julie Barranger

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Performance en Life Art Process

Performance Life Art Julie
Performance Life Art Julie
Performance Life Art Julie 2017Performance Life Art Juli
Performance Life Art Julie

 

Définition du Life Art Process:

Il s’agit d’une branche de l’Art thérapie, dont la particularité est d’allier la recherche par le mouvement dansé au dessin, à l’écriture, et même la voix. J’ai été attirée par cette forme d’art total qui permet d’explorer sa psyché, son inconscient et ses propres fonctionnements à travers la création.

Le Life Art Process® (Processus Art & Vie) est une pratique d’expression artistique alliée à des outils de communication, et des outils pédagogiques pour soutenir et encourager la créativité dans les domaines personnel, professionnel et social.
En s’appuyant sur le mouvement, la danse, le dessin, l’écriture et la voix, cette pratique invite à explorer les relations qui existent entre le corps physique, les émotions, et l’imagination/les pensées. Elle propose aussi de s’intéresser au rapport que nous entretenons avec nous-même, avec l’autre et avec le groupe.
Ces explorations ont pour but de générer des processus créatifs individuels et collectifs qui permettent à chacun de rechercher et définir son identité artistique.

Le Life Art Process® peut s’appliquer dans un grand nombre d’activités professionnelles, notamment dans les domaines de l’art, du social, de la santé, de la communication et de la psychologie.

Plus d’infos sur les sites : http://www.tamalpafrance.org/   et   https://www.tamalpa.org/

J’ai eu la chance d’être sélectionnée pour suivre une formation en Life Art Process, avec l’association Tamalpa, de juin 2016 à mars 2017.

Au terme de la formation, nous avons été invités à créer un autoportrait à échelle 1, ainsi qu’une performance, présentée devant le groupe.

Voici le résultat de mon travail en images.

Mon autoportrait à échelle 1- Technique mixte

Galerie dessins intimes

Les Vulnérables

Dessins imaginaires dérivés
de l ‘anatomie féminine.

La vulve secrète est une mandorle sensible propre à chaque femme.

Vulnérable, elle est enfouie dans les replis de notre corps.

Lieu suprême de notre désir, passage vers notre monde intérieur, chacune est une ouverture
sur un univers intime et singulier :

Vulve troublante, merveilleuse, effrayante, repoussante, énigmatique, fascinante, attirante ?

Drôle !

Le sexe de chaque femme est unique et différent, et révèle sa personnalité.

Au-delà du tabou de la représentation du sexe, j’imagine des « portraits-vagines »
qui sont autant de personnages féminins exprimant leur sensualité et leur sexualité.
L’ensemble devient alors une galerie de portraits organiques et oniriques :
toutes singulières mais de forme semblable.

Dans cette recherche graphique autour de la sensualité féminine, j’ai aussi voulu toucher
le thème de la vulnérabilité.
Comment puis-je me tenir face à vous et me montrer vulnérable ?

Assumer ma fragilité, dessiner l’intime, c’est aussi lever le voile sur ma pudeur,
et chasser la honte de se montrer à nu.

Assumer d’être qui je suis donc, comme je suis, avec sincérité, dans le respect
des différents aspects de moi-même :
certains lumineux et d’autres plus sombres.

Comment s’expriment nos innombrables facettes à travers notre sexe ?

Ou comment dévoiler la partie la plus capricieuse de notre anatomie,
et la plus merveilleuse source de plaisir sensoriel ?

Suis-je magique ? Spirituelle ? Captivante ?
Surréaliste ? Symbolique ?
Luxuriante ?
Virginale ?

Dessin Vagine N° 10 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 4 Format A4 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 7 Format A4 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 8 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 9 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 6 Format A4 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 5 Format A4 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N°17 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N°16 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 1 Format A4 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 2 Format A4 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 3 Format A4 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 32 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 34 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 33 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 15 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 14 Exposition les Vulnérables Julie BarrangerDessin Vagine N° 11 Julie Barranger

        Depuis des années, et par période, comme on se confie à son journal intime, je dessine et colore des Vulves imaginaires, mes Vulnérables. Des images poétiques en constante évolution pour montrer autrement le sexe féminin trop souvent tabou et caché.

Les Vulnérables se déclinent par séries : dessinées au feutre, diluées à l’encre de couleur aquarellée, graphiques en noir et blanc sous forme de calligrammes, et en divers formats : du petit A5 au format affiche. Différents thèmes émergent de ces séries, en relation avec mes sources d’inspiration. En effet, on retrouve la forme vulvaire dans la nature parmi d’innombrables éléments: feuilles, fleurs, coquillages, minéraux. Dans mes dessins j’aime glisser sur ces analogies et cette double lecture qui interroge : est-ce une fleur ? Un coquillage ? Une grotte ? Ou un sexe de femme ?

Je cherche à créer des images poétiques, sacrées, surréalistes polysémiques afin d’inventer une iconographie du sexe féminin qui nourrisse l’imaginaire au-delà de la simple représentation anatomique. Notre éducation sexuelle a clairement manqué d’inspiration et même de véracité pendant des siècles ! Il est temps d’inventer un langage plastique à la hauteur des prodigieuses sensations et expériences qu’offre notre sexe : de la puberté à l’enfantement, des milliers d’étapes extraordinaires jalonnent la vie intime d’une femme. Le sexe de chaque femme est révélateur de sa personnalité, de son caractère, de sa sensualité, c’est pourquoi certains dessins font apparaître des visages, qui sont comme des petits personnages tapis dans les replis de notre intimité : des petites divinités à honorer, et avec qui dialoguer.

Le cheminement a été long pour moi, depuis mes premiers dessins intimes lorsque j’avais 20 ans, à l’exposition et la vente de mes œuvres à l’heure actuelle, dont j’arrive désormais à parler avec détachement. Ces dessins m’ont en effet permis de mettre des images sur du silence et sur un sujet tabou qu’on n’abordait pas avec ma famille. Aujourd’hui je suis moi-même maman, et en tant qu’artiste il m’est important d’accompagner ma fille dans son évolution et les questions qu’elle se posera plus tard. Mon travail plastique s’adresse ainsi à toutes les femmes, des petites filles aux adolescentes aux mères et grands-mères qui ont besoin de trouver des repères et de ré-enchanter le sujet de la sexualité. Mais aussi aux hommes, pour leur permettre de mieux comprendre la sensualité et la sexualité féminine.

Jusqu’à présent, 3 séries des Vulnérables + quelques hors-série ont vu le jour: 

LA GENÈSE : série créée entre 1999 et 2005 environ.
CHRYSALIDES : série créée entre 2005 et 2010 environ.
MÉTAMORPHOSE: série créée entre 2016 et 2020.

Expositions passées: 

Individuelles:
– Aux dessous de Montmartre, décembre 2016
– Les Vulnérables, métamorphose, à La Galerie, 75013, septembre 2020 

Collectives:

–  Festival Hédoné, château du Fey, Bourgogne Franche-Conté, mai 2021.
– Le Pré à Vie, Pré-St-Gervais, décembre 2020. 
– Museo de la Vagina, Mexico, juin 2020.
–  Laboratoire d’exposition, Paris, février 2020.
–  Paris Night Market, Paris, Octobre 2019.

Retrouvez toute la série des Vulnérables sur les réseaux sociaux:
Instagram des Vulnérables

Page FB des Vulnérables

La boutique en ligne: 
Boutique

Ou bien envoyez-moi un mail pour connaître les oeuvres disponibles à la vente. 

Vidéo des lectures présentées aux Dessous de Montmartre:

Night Maps

by Julie Barranger

Affiche Night Maps

Fiction audiovisuelle format série – Thriller fantastique, en 7 x 12 min.

Pitch: Le jour des ses 20 ans Jules, jeune dealer tête brûlée se fait offrir un tatouage. Il découvre bientôt que rien n’est dû au hasard et que l’encre du tatouage l’amène vers une mystérieuse communauté.

Teaser 1 effets spéciaux :

 

SYNOPSIS DE LA SERIE

Jules, jeune dealer tête brûlée se voit offrir pour son anniversaire un tatouage unique réalisé par un vieil et mystérieux maître japonais. L’encre utilisée est composée d’extraits d’une plante très rare aux qualités curatives exceptionnelles.

L’étrange tatouage semble animé d’une volonté propre et interagit par la transe avec Jules pour le mener à la plante elle-même. Devenu malgré lui guide d’une communauté secrète vouée à la plante-esprit, le jeune homme est traqué par de puissants adversaires qui la convoitent également.

Au péril de sa vie, accompagné par Lou, une jeune chamane, il entreprend une quête initiatique et transcende son destin.

Teaser 2 pré-pilote :

Production: Ideal Film Prod
Financement: Le projet Night Maps a remporté le fonds numérique SACD 2020 pour aide à la réalisation du pilote, l’aide de la région Occitanie 2021, et le soutien de nombreux contributeurs d’un crowdfunding sur Ulule.
Co-auteurs: Arnault Labaronne et Benjamin Garnier
Avancement du projet : Le pilote de la série a été tourné début septembre 2021. De nouveaux financements sont nécessaires pour terminer la post-production et le montage du pilote qui nécessite des effets spéciaux. Recherche de partenaires financiers et d’un diffuseur en cours… 

Genèse de la série: Mes recherches artistiques pour mon mémoire de Master 2 en art contemporain et nouveaux médias, et mon séjour au Japon en 209-2011 m’ont inspirée la création d’un triptyque de courts-métrages: les nuits ensevelies
Cherchant à faire produire ce projet, j’ai rencontré Arnault Labaronne en 2017, alors jeune producteur. Nous avons décidé de créer une série à partir de cette première idée, qui est devenue Night Maps. L’arrivée de Benjamin dans l’étape d’écriture a permis de formaliser la narration des épisodes. La bible du projet a été présentée à plusieurs organismes de financements, et a retenu l’attention de la SACD en 2020 , et de la région Occitanie en 2021, nous permettant de financer le tournage du pilote. 

 

Night Maps triangulaire

 

Retrouvez plus d’infos et des vidéos sur le projet : 

Présentation du projet, crowdfunding achevé : https://fr.ulule.com/night-maps-serie/

Page Youtube Night Maps Production: https://www.youtube.com/channel/UCmCCGDqLZUCrtdMm6cJXzJA

Making-of:  https://vimeo.com/812590081

 

 

Why_shortfashionFilm_Louis_Yago-Julie_Barranger

Vidéos de mode

by Julie Barranger

Aussi appelées Fashion film!

 

La vidéo de mode, c’est l’avenir de la photo!

Du choix de scènes courtes animées, à celui de films sophistiqués, tout est possible pour mettre en scène le vêtement ou les accessoires, plonger dans l’univers d’une marque et raconter une histoire à travers le prisme de la mode.
Attitude, revendication, ou poésie et humour sont quelques uns des ingrédients employés pour composer ces vidéos.

Voici de haut en bas les versions courtes de mes vidéos qui montrent des idées, des concepts pouvant être développés pour des marques.

Puis plusieurs vidéos de mode, tournées avec le photographe Louis Yago en format ultra court, qui montrent ce qui peut être proposé, et décliné sous forme d’épisodes ou de différentes versions pour les réseaux sociaux.

Vidéo de mode pour la marque japonaise « KINO » en version courte:

 

Idée de vidéo revendicative et impactante pour une marque décalée, ou pour du sportswear:

 

Vidéo de mode en version courte pour un grand magasin/centre commercial à Tokyo: 

 

Idée pour du make-up:

Formats ultra-courts de Louis Yago :

 

Proposition pour marque de lunettes: 

Média : Dessins, photo, texte, vidéo.
Durée de la vidéo: 5 min

« Adieu Grimoire ! » est une oeuvre plurimédia résultant d’un workshop de recherche artistique d’une semaine sur l’île d’Hydra en Grèce en 2009. Le processus de recherche porte sur la relation du corps au paysage, et sur une réflexion autour du philosophe Héraclite. En 2016, invitée à exposer ce projet à la galerie AUP à Paris, je prends l’initiative de refaire les dessins de mon carnet de croquis en plus grand format.

Les grands brûlés

Sous un ciel gris et supportable, je traverse le village et entame une montée à flanc de colline. Un sentier étroit serpente entre les rochers. Je veux arriver à ce point de la montagne où se trouvent les arbres calcinés. Je gravis les pierres qui s’éboulent. De gros insectes noirs et lourds sont posés sur le chemin et s’envolent par essaim à mon approche. Je traverse leur bourdonnement. Des mules broutent les arbustes accrochés à la montagne. Et soudain je rencontre le premier grand brûlé. Il est là immobile, sombre et torturé. Ses branches noires s’entortillent vers le ciel, immuables. Je poursuis mon ascension et pénètre sur ce domaine carbonisé, ça et là ils sont de plus en plus nombreux, d’abord petits puis de plus en plus grands, ils se tordent majestueusement, dominant la baie du port bruyant. La rumeur amplifiée par la montagne monte jusqu’au cimetière muet de ces arbres décharnés. Je ressens leur présence comme quelque chose de particulier. Martyrs puis oubliés ils nous observent et nous écoutent en silence. Leurs grandes silhouettes noires se dessinent sur les champs verdoyants. Fantômes hiératiques baignés de pâquerettes jaunes en gloire. En traversant le champs des grands brûlés je les salue. Je compatis avec eux, victimes d’un incendie. Pétrifiés dans leur élan vital comme les hommes de Pompéi, ils sont encore enracinés dans leur terre natale, regardant vers la mer, les branches dressées vers le ciel et l’étendue.

Selon Héraclite, « [c]e monde a toujours été, il est et sera un feu toujours vivant, s’alimentant avec mesure et s’éteignant avec mesure ».
On peut comprendre le mot feu au sens d’énergie qui traverse toute chose, et qui alimente le mouvement universel. Car pour Héraclite, le monde est en perpétuel changement et en devenir, tout comme la flamme qui s’agite, jamais similaire mais toujours en continuité ; ainsi il en va de la Vie.
La pensée d’Héraclite se rapproche des philosophies orientales, notamment taoïstes, sur l’impermanence, la perpétuelle transformation, et la nature cyclique du temps.
« Car telles sont les transformations du feu : d’abord, du feu vient la mer ; puis la moitié se convertit en terre, et la moitié en vapeur. » [1]

La baignade

L’étendue de l’eau ressentie par une immersion progressive: température très froide qui saisit le corps, crispe les mâchoires. Sentir tout son corps réagir, se révolter, puis en bougeant, s’adapter. Réaction hydrothermique. Du corps se réchauffant, naît alors une sensation de grande harmonie avec les éléments, une liberté de mouvement, dans l’eau comme dans l’esprit. Les résistances se dissolvent. Les muscles peuvent se tendre et se détendre, toute la colonne vertébrale étirée dans l’eau. Bien-être vigoureux de cette eau méditerranéenne limpide, transparente. Ondoiement de mon corps dans l’eau: je suis une sirène! Je me baigne et intègre le paysage avec tout mon corps. Baignée dans l’étendue.

Héraclite encore :

« On ne peut pas entrer une seconde fois dans le même fleuve, car c’est une autre eau qui vient à vous ; elle se dissipe et s’amasse de nouveau ; elle recherche et abandonne, elle s’approche et s’éloigne. Nous descendons et nous ne descendons pas dans ce fleuve, nous y sommes et nous n’y sommes pas. » [2]

« Dans la circonférence d’un cercle, le commencement et la fin se confondent. » [3]

Notes:
[1] Clément d’Alexandrie, Stromates, V, p. 105.
[2] Alfred Fouillée, Extraits des grands Philosophes, Librairie Delagrave, 1938, p. 25.
[3] Fragment d’Héraclite 103

La vidéo Adieu Grimoire! a aussi été présentée dans l’exposition Living Alive au Cœur de Ville à Vincennes en juin 2009, puis vendue à la vente aux enchères Pixeling, au garage Turenne en juin 2014.

 

Vidéo. Durée 2,35 min

Punching Fruit : vidéo performance

Impertinente et énergique, la vidéo performance « Punching fruit » met en scène une femme qui se déchaîne contre un drôle de Punching-ball: un filet à provision rempli de fruits et légumes.
 Équipée de gants de boxe mais chaussée de talons, elle boxe avec une violence joyeuse et rageuse, jouant de sa féminité pour mieux mettre à mal les conventions passéistes: « On ne joue pas avec la nourriture », « La place de la femme est à la cuisine », « Sois belle et tais toi », « ça ne se fait pas de s’énerver », « La boxe c’est pour les hommes »…

La vidéo détourne avec impertinence les codes du glamour et le langage cinématographique, dans un exutoire de pulsions, aussi destructrices qu’absurdes.
L’image virginale de la jeune-femme s’en trouve volontairement tachée. C’est une résistance aux règles imposées, parfois inconscientes car intériorisées, qu’exprime ce geste transgressif, métaphore de nos petits drames intimes.

Héritière des revendications des artistes féministes des années 70-80, l’action de cette performance à l’esprit dadaïste, cherche à détruire la forme et toutes les conventions qui s’y rattachent.

La protagoniste joue un rôle de catalyseur. Cette femme c’est moi. Vouloir se mettre en scène consiste aussi à avouer qu’on a des comptes à régler avec ses propres excès. C’est le désir de jouer hors des codes qui me pousse à frapper. J’orchestre mes émotions et mes passions avec un goût certain pour la provocation et la révolte.

 

Exposition et présentation de la vidéo à l’espace En Cours, Paris 20eme.

La vidéo Punching Fruit a été présentée dans plusieurs festivals et concours en 2015­-2016:

 

Les nuits ensevelies 2012-2014

Scénario d’un film en triptyque se déroulant à Paris, Madrid, Tokyo.

Sujet portant sur la prégnance des villes et la quête de soi d’un jeune-homme, dans un contexte fantastique où la cartographie devient envahissante.

Projet transformé en série, devenu Night Maps en 2018.

Une semaine dans la peau d’un homme

Média: Performance, texte, série de photos, série de collages numérique, vidéo: durée 6,37 min.

J’étais rentrée du Japon depuis quelques semaines, après les terribles événements liés au tremblement de terre et à la centrale Fukushima, et au tsunami qui a suivi. Je vivais là-bas depuis plus d’un an, et comptais pourtant y rester encore quelques années. Mais tous mes plans ont été bouleversés soudainement par ce triste sinistre. De retour en France, j’ai ressenti le besoin de me ré-ancrer dans ma vie française et dans mes origines au travers de l’action. Retrouver mes racines signifiait pour moi revenir à l’origine de qui je suis : mes parents, ma famille, mon identité, mon genre.

Extrait de journal de bord :

Mardi 19 Avril 2011:
Tout a commencé ainsi:
Je prends rendez-vous pour un tirage de tarot avec un grand disciple d’Alejandro Jodorowsky, pour lui demander conseil : Dans quel pays vivre désormais?
Les cartes penchent du côté du Japon, pourtant ce n’est pas vraiment ça la vraie question. Richart creuse un peu mon désir de voyage et de découverte du monde et il en vient à une conclusion profondément archétypale.
D’après lui les choses sont très claires. Il me reparle de mon dilemme d’identité masculin-féminin. Je porte en moi le garçon que je n’ai pas été et qu’on désirait que je sois.
Je repense à ma naissance. En effet quand ma mère était enceinte de moi, elle était persuadée que je serais un garçon, ce qui revient à dire qu’elle désirait un garçon? A l’époque il n’y avait pas d’échographie donc c’est à la naissance qu’elle a découvert que j’étais une fille. Sur les photos de moi bébé, j’étais souvent habillée en garçon.
Richart m’explique alors ceci: Il en résulte une soif de conquête du monde dans ma personnalité, je dois toujours prouver que je suis digne d’être le petit garçon qu’on voulait que je sois.
Tout cet enjeu d’identité sexuelle est sous-jacent en moi et dans mon rapport à ma mère. J’ai du mal à l’accepter. Pourtant il insiste : plus quelque chose est refoulé, plus c’est fort. Il y a une thématique de l’inversion. On attend de moi que je joue le rôle d’un homme.
Donc pour sortir de ce dilemme d’identité, il faut que j’explore profondément ma part d’homme et que je développe ensuite mon côté féminin. Richart me conseille donc de faire un acte psychomagique : Passer une semaine à me vêtir et à me comporter en homme, sortir dans les bars lesbiens, vivre comment un homme.
Puis me présenter à ma mère et lui dire voilà l’homme que tu voulais que je sois. Me mettre nue devant elle, et lui dire: Mais je suis une femme. Lui dire : Prends moi dans tes bras. Et me rhabiller en femme en exigeant d’être appelée par un prénom féminin que j’aurais choisi.
Faire ainsi sortir ce côté refoulé d’homme et l’amener à ma conscience.
Cette révélation m’effraie mais ça me parle. Au fond de moi j’entends ce qu’il me dit. Je décide d’en faire un geste artistique. Nous verrons bien ce que j’exorcise.

Alors dès le lendemain je m’attelle à la tâche.
Mes vêtements de travail pour travailler en cabine de projection sont assez masculins, et de plus j’arrête de me maquiller et de porter des bijoux. Il me faudra quelques jours pour rassembler des vêtements d’homme.

 

Œuvres présentées et notes d’accrochage :

Cet acte psychomagique a donné naissance à une performance artistique qui dura une dizaine de jours au total.
J’ai pris note quotidiennement de mes actions, des anecdotes et de mon ressenti, et j’ai décidé de faire une œuvre de cette transformation. Le travail plastique qui en résulte se présente sous plusieurs formes :

1/  Une œuvre « Photo-journal intime » : Extraits du journal
Parmi les photos prises au jour le jour, les meilleures ont été passées en noir et blanc afin d’immortaliser l’évènement, et de le rendre intemporel. Puis chaque photo, ou montage photo retenu est inversé en négatif, symbolisant ainsi l’inversion de genre à laquelle je me suis prêtée, et rendant aussi moins évidente la compréhension visuelle de l’image par le spectateur, ceci afin de cacher une part du processus, de garder une part de mystère. Le récit de la semaine de Jules est découpé par journée. Chaque jour correspond à une image et lui est subordonné. Il s’établit alors un rapport texte-image entre journal intime et enquête secrète.

Les photos sont des tirages noir et blanc en 24x36cm. Elles sont destinées à être regardées de préférence à plat sur une table, comme les pages d’un journal. D’autres tirages et textes existent, j’en présente ici une partie.

2/  Une série de photos « Portraits de Jules » : Les 7 portraits représentent Jules dans ses activités quotidiennes, à travers une mise en scène statique, à l’image des vieilles photos de famille. Elles évoquent une autre époque de par leur aspect suranné. Les photos ont été prises dans le vieil appartement familial, devant le mur où étaient accrochées autrefois les portraits des ancêtres. La trace laissée par les cadres sur le mur crée des formes géométriques évoquant la symbolique mystique : un cercle et un triangle. Le triangle est la première figure à s’inscrire dans un cercle, c’est la conscience de la dualité, symbole du temps et de l’espace. Le triangle est aussi décrit comme le principe masculin et le principe féminin qui s’unissent pour donner naissance à un troisième principe, comme le père et la mère donnent naissance à un enfant, et comme l’intellect et le cœur donnent naissance à la volonté.
Les 7 portraits de la semaine sont aussi un clin d’œil au jeu des 7 familles, puisqu’il s’agit bien là d’une œuvre qui s’ancre dans la généalogie.

Les tirages mesurent 30 x 45 cm et sont encadrés. Ils sont prévus pour un accrochage au mur, pouvant aller de 1 à 7 photos.

3/  Une vidéo « Jules est une femme » : Le dernier jour de sa semaine en homme, Jules se retransforme en femme, lors d’une ultime performance coup de théâtre. L’évènement est une surprise présentée devant sa famille, dans la cour d’un musée chargé de passé familial: le Musée Jacquemart-André, du nom de ses fondateurs un riche couple collectionneur d’art. Heureux hasard, à cette période le musée abrite l’exposition « Dans l’intimité des frères Caillebotte » qui montre le lien artistique entre les deux frères artistes : l’un peintre, l’autre photographe.
La thématique familiale est donc doublement abordée par ce lieu chargé d’histoire, et ancré dans un 19ème siècle bourgeois et impressionniste.
La vidéo est une mise à nu de Jules, et une renaissance de la femme. C’est un acte destiné à révéler les deux aspects masculin et féminin en moi, c’est aussi un geste destiné à ma mère. Mais surtout destiné à l’archétype de la mère. Un geste de transgression pour retrouver cette identité profonde du genre : masculin ou féminin, qui reste la plus incontrôlable surprise de la conception d’un enfant.

 

Attention, scène de nudité pouvant heurter le public.

Images extraites de la vidéo performance :

Satok de Yonisint

Par J&J : Junko Shiraishi et Julie Barranger.
Collages numériques

  Projet d’échange cartographique entre les villes de Saint Denis et Tokyo créant l’anagramme: Satok de Yonisint.
Mélanger les deux villes pour créer une ville imaginaire d’après les plans et les photos aériennes.
Le principe part de l’écriture et du langage: japonais / français, deux langues aux écritures différentes.

Retrouver le nom de Saint-Denis en katakana サンドニ (le système d’écriture japonais qui sert à écrire les mots étrangers) dans le tracé des artères de Tokyo. Et inversement, rechercher le nom de Tokyo en lettres romaines, dans le tracé des rues de Saint-Denis. Désir de se perdre dans un rêve des deux villes, toutes proportions perdues! Ne pas forcément chercher à respecter les échelles, mais créer un puzzle entre les morceaux des vues aériennes que l’on articule en fonction des réseaux et circulations apparents.

 

 

Croiser les regards

Julie est française, elle vivait à Tokyo. Junko est japonaise, elle étudie à Saint-Denis.
De leur rencontre est né un projet d’assemblage de ces deux villes, diamétralement opposées.

“Rapprochée par notre éloignement, nous avons décidé de faire un travail plastique commun, qui réunirait ces 2 villes lointaines et qui s’ignorent. Ceci est un projet de rencontre imaginaire entre Saint-Denis et Tokyo, à commencer par leur représentation cartographique, dans le but d’inventer une ville qui n’existe pas : SATOK DE YONISINT, anagramme de Tokyo et de Saint-Denis .”

Le principe de ce travail part des différences d’écriture et de langage du japonais et du français.

Nous avons ainsi chercher à retrouver les lettres du nom Saint-Denis en katakana (le système d’écriture japonais qui sert à écrire les mots étrangers) dans le tracé des artères de Tokyo. Et inversement, rechercher le nom Tokyo en lettres romaines, dans le tracé des rues de Saint-Denis. Pour ensuite mélanger les morceaux de cartes des deux villes, et créer une ville imaginaire d’après les plans et les photos aériennes, suivant le principe du puzzle.

En katakana, Saint-Denis s’écrit : サンドゥニ
Nous explorons plusieurs sortes de collages, toujours en utilisant les outils informatiques.

Les deux moteurs de recherche Google et Windows offrent des plans de villes détaillés sur lesquels il est possible d’effectuer des tracés, des vues de satellite, et même des photos aériennes d’excellentes définition dans le moteur de recherche Bing chez Windows.

Ce travail de collage traduit un désir de se perdre dans un rêve de deux villes qui s’enchevêtrent l’une dans l’autre, toutes proportions perdues!

C’est volontairement que les échelles ne sont pas respectées dans les collages issus de Google map, à la poursuite de l’effet “Alice au pays des Merveilles”. A l’instar de Tokyo aux proportions parfois surréalistes, où de gigantesques buildings côtoient de minuscules maisonnettes, notre carte de SATOK DE YONISINT combine des parties de plans zoomées sur des petits secteurs, avec des zones beaucoup plus vastes. Nous les collons ensemble sans souci de cohérence d’échelle, seulement en utilisant les réseaux routiers pour passer d’un morceau au suivant. Ce qui crée la sensation d’une ville morcelée et sens dessus dessous, qui ne répond plus aux logiques urbanistiques habituelles.

Les collages issus des photos aériennes dans Bing respectent davantage les proportions réelles, puisque l’échelle à laquelle on peut voir la ville en 3D dans Bing est très rapprochée. Dans ce cas précis, c’est donc la contrainte technique du programme qui nous a obligé à garder une échelle constante. Cependant, les photos ont été prises à différentes heures de la journée, et la lumière est différente des deux côtés du globe. On voit donc les ombres portées des bâtiments dans des sens inégaux en fonction des photos. Cela crée un assemblage éclectique et bizarre, parfois maladroit, qui juxtapose plusieurs heures de la journée en une même image.

En fin de compte, les deux villes sont greffées l’une sur l’autre, suivant des carrés et des rectangles abruptes qui laissent voir leur cicatrices aux bords des découpes, traduisant une tentative de fusion qui s’avère impossible, et demeure artificielle.

Julie Barranger 

 

« SATOK DE YONISINT », en tant que la nouvelle figure du paysage

Comme la carte est une image abstraite de la ville, la ville n’apparaît jamais telle la carte du plan sous nos yeux. À l’intérieur de la ville, il y a plusieurs dimensions qui se croisent devant notre point de vue. Cependant le point de vue vertical sur la ville, comme celui de l’oiseau, nous est toujours inaccessible. Il y a comme un basculement du point de fuite de la perspective, depuis l’horizontalité à la verticalité. La carte est comme créée par un troisième œil  qui nous surveille tout le temps, en tant qu’observateur invisible et abstrait. Il y a là une référence implicite au Divin, comme Créateur du langage, en référence au texte de Walter Benjamin.

D’après l’analyse des écrits de W. Benjamin : Sur le langage en général et sur le langage humain par Besim F. Dellaloglu [[1]] : « La création dépend du langage. La création est attachée au langage.(…) Le langage est un lieu de production. Le monde ne contient pas le langage. C’est le langage qui contient le monde. Il ne réside pas dans le monde. C’est le monde qui réside dans le langage. »

Le paysage n’est pas comme une statue dans la nature. Il n’a pas de forme propre, ni ne fonctionne comme un symbole de la Nature. Le paysage est quelque chose qui doit être découvert en tant que nouvelle reconnaissance. Découvrir le paysage signifie découvrir un nouveau langage, produire des néologismes, ou bien avoir la nouvelle reconnaissance dans la figure du paysage, ou encore, découper l’image encadrée comme un photographie. Autrement dit, le paysage est anonyme, mais en découpant ou bien en encadrant les paysages, on leur donne une nouvelle reconnaissance, on les nomme. Le paysage nommé devient un paysage néologique ; le langage représente le paysage. C’est vraiment comme prendre des photos. En prenant des photos, on découpe le paysage, ce qui est aussi une sorte de nomination, c’est-à-dire donner la reconnaissance à ce qu’on a choisi de photographier. Kunio Yanagida a écrit que «le paysage est une représentation visuelle du langage.» Dans ce sens-là, cette idée de «Paysage découvert = découverte de langage» est compréhensible. Pour notre projet de « Réécriture du paysage », en traçant les lettres de SAINT-DENIS et de TOKYO sur leur carte mais à l’inverse, nous avons essayé de réaliser la nouvelle figure du paysage : « SATOK DE YONISINT » qui puisse représenter leurs formes d’identité de la ville. Ainsi, le paysage défini est le langage visuel.

Par rapport à la détermination du nom de la ville : Saint-Denis et Tokyo sont des noms, mais ils n’existent pas dans le sens du langage. Les Mots Saint-Denis et Tokyo sont un moyen de reconnaître des lieux et des cultures pour les êtres humains, alors même que la carte de Saint-Denis et le mot Saint-Denis lui-même ne se ressemblent jamais. Comme si la légende de l’œuvre d’art ne ressemblait jamais avec son œuvre d’art elle-même.

En considérant que le mot est une sorte d’image écrite en ligne noire, avant que l’artiste ne découvre le paysage à dessiner, le langage existe déjà sur le terrain du monde comme la forme endormie, à la fois dans la nature et dans la ville. Sur ce réseau du langage tracé et tricoté invisiblement sur le terrain en tant qu’écriture, émerge l’idée de découvrir la nouvelle figure du langage sur la carte, et sur les photos satellite.

Tracer les lettres de Tokyo et de Saint-Denis afin d’en créer la nouvelle carte, et référer le nouveau paysage signifie découvrir (et créer) la nouvelle forme de langage : le paysage pour nous, c’est SATOK DE YONISINT, il est donc la nouvelle image de la ville en tant que ville réécrite. Une ville utopique, qui paradoxalement n’existe sur aucune carte, et n’existe que par la carte.

Junko SHIRAISHI

 

[1]           Besim F. Dellaloglu , « Le modernisme de la théologie du langage de Walter Benjamin, Synergies Turquie n° 2 – 2009, p. 218.

 

Satok De Yonisint a été présenté en ligne avec l’ensemble des projets de l’ « Atelier territoire et médias localisés » proposé par Gwenola Wagon, autour de la ville de Saint-Denis et du 20 mai au 16 juillet 2011, dans Saint-Denis échelle 1 a été présenté pendant l’exposition LMQTP à l’espace Synesthésie, Saint-Denis.
http://ilepotentielle.blogspot.fr

109 Girls

109 Girls

by karina_juliebarranger

 

Vidéo: 13,03 min, 2010

109 Girls

En tant qu’artiste et femme, je m’interroge sur le pouvoir de l’image de la femme dans la société de consommation. Et j’ai été frappée à Tokyo par les différents archétypes de la jeune-fille sexy : une féminité caricaturale, de la femme fatale à la petite fille. Cette image qui véhicule puissance et fragilité, est une façon de prendre position dans le rapport aux hommes en mettant clairement l’accent sur le désir. Cela révèle un véritable formatage de la femme dans notre société.

Je me sens un peu comme une grande sœur, à la fois touchée et irritée par l’attitude des filles qui ont besoin d’en faire trop pour se croire désirables. Je trouve ça charmant mais un peu triste. Ce projet m’a été inspiré par le centre commercial « 109 », le temple de la mode jeune et branchée a Shibuya.

 

1/ La vidéo

109 (prononcer ichi maru kyu, c’est-à-dire One Zero Nine) est le temple de la mode jeune à Tokyo, très connu des jeunes-filles branchées, ou l’on peut dénicher les derniers accessoires tendance. C’est le grand magasin qui vend le plus au Japon. Il est en plein coeur de Shibuya. Presque tout y est « made in China », mais vendu à prix d’or ici. Ce building jouit d’une image édulcorée, largement entretenue par les prestations des vendeuses. Toutes attifées dans le style du magasin qu’elles représentent, elles mettent une énergie folle à s’époumoner tous les jours pour attirer la clientèle et vendre leurs articles. Leur attitude est comparable à un spot de pub.

Les premières fois que j’ai pénétré dans cet endroit, j’ai été particulièrement surprise par l’artifice déployé par ces jeunes femmes. Over-lookées, hyper maquillées, cheveux décolorés, lentilles de couleur, et attitude extravertie de rigueur. C’est fascinant, on se croirait dans une autre dimension. C’est pourtant bien leur réalité.

Ma vidéo est la mise en scène d’une vision que j’ai eu un soir dans le centre 109. Une sorte d’apparition s’est produite en moi, lorsque les portes d’ascenseur de service se sont ouvertes sur un groupe de filles éclairées par les néons blafards, maquillées, blondes et chevelues comme des poupées, serrées les unes contre les autres dans ce petit espace gris, elles me fixaient en silence. Vision extra-terrestre? Performance de Vanessa Beecroft? Certaines filles me sourirent. Elles étaient à la fois mignonnes et inquiétantes. J’ai ressenti quelque chose d’un peu monstrueux, tellement leur accoutrement paraissait artificiel. On aurait dit des poupées dans une boîte, sous un éclairage cru.

De cette vision m’est venue l’idée de faire une vidéo qui reprenne cette scène, et cette sensation étrange. Ce film est donc une oeuvre pensée, créée et dédiée en rapport au temple de la mode 109, mais de manière obscure, secrète, alternative, non officielle.

Modalité d’accrochage : Projection sur grand écran dans une salle obscure.

 

 

2/ La performance en extérieur

Performance vidéo: 02,07 min, 2011

Par la suite, ce projet s’est développé sous forme d’une performance subversive à l’égard du centre commercial 109. Guidée par des recherches récentes sur le territoire avec les nouveaux médias géo-localisés, j’ai entrepris de mettre au point un dispositif de diffusion de ma vidéo au public dans le lieu qui l’avait inspirée. J’ai généré un QR-code renvoyant à ma vidéo 109 Girls, en ligne sur youtube. Ce QR-code a ensuite été imprimé sur des petits cartons, et sur des débardeurs. Ainsi, j’allais pouvoir inviter le public à scanner le QR-code et ainsi découvrir ma vidéo sur leur téléphone mobile.

Cette performance a eu lieu de manière sauvage et soudaine dans le centre commercial 109, un samedi après-midi à l’heure de pointe du shopping. Une dizaine de personnes garçons et filles portant des perruques blondes, et tous habillés à l’identique : collants de couleur vive, jupe noire courte et talon, portant le débardeur blanc à l’effigie du mystérieux QR-code ne donnant d’autre indication que 109 Girls, ont déboulé sur le carrefour de Shibuya et dans le centre commercial 109, créant une sorte de pastiche de la belle blonde sexy. Les passants très nombreux ont réagi comme je l’espérais: il s’est créé une sorte de buzz autour de ces créatures caricaturales. Des attroupements se sont constitués, tout le monde prenant des photos sans bien comprendre de quoi il s’agissait, mais croyant sans doute à un évènement commercial. La farce a pris.

Ainsi détournant les codes utilisés par le marketing commercial pour promouvoir une marque, j’ai créé un évènement autour de ma vidéo à vocation purement artistique. Ce jour là et par la suite, il y a eu pic de visite sur la page youtube de la vidéo 109 Girls. L’image fantôme que j’ai créée du centre 109 a donc été véhiculée par un évènement à connotation commerciale mais ne vendant rien, via des médias virtuels. Il s’agissait pour moi de détourner un outil commercial dans un but artistique.

Ce projet à l’esthétique très mode porte donc une réflexion de fond sur la virtualité des échanges, et sur l’importance accordée à la superficie dans les sociétés ultra capitalistes.

Projection, diffusion

– 109 Girls a été présentée au public la première fois  en décembre 2010, dans le lieu où elle avait été tournée: M un bar et espace artistique et événementiel à Tokyo. Telle une mise en abîme, la vidéo « 109 girls » a délibérément été projetée à l’endroit même où elle avait été tournée. Les filles apparaissaient virtuellement sur le mur qui avait servi de décor au tournage, lors d’une unique soirée vernissage.

– La performance au centre commerciale 109 a été suivie d’une présentation orale dans la galerie Out of Place à Tokyo, avec une projection de la vidéo, durant le « Yebisu International Festival for Art and Alternative vision » en février 2011.

– La vidéo 109 Girls est diffusée régulièrement sur la chaîne TV Souvenirs from earth.

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